La poule est un animal de plus en plus répandu dans les foyers. Aujourd’hui, un Français sur dix produit ses œufs à la maison. Il est alors important d’être informé sur les parasites que l’oiseau peut rencontrer. Saviez-vous que pour le bien-être de vos poules, il est conseillé d’en posséder au minimum deux ou trois pour leur éviter l’ennui.
Dans cet article, notre docteure vétérinaire Camille LASSERRE vous parle de certains parasites, de leurs conséquences et des solutions à apporter face à une invasion.
Les parasites externes
Les poux rouges
Son nom est trompeur, ce n’est pas un insecte comme le pou humain mais un acarien ! Il est cependant de grande taille d’où son appellation.
Attention, il ne vit pas en permanence sur l’oiseau, il se cache dans les crevasses de la cage, sous les barreaux.
C’est un parasite qui attaque l’oiseau principalement la nuit mais peut être observé de jour en écartant les plumes. Il se nourrit du sang de la poule et provoque ainsi une anémie, une baisse d’état général, des démangeaisons, de la nervosité et une chute de ponte. Si l’infestation n’est pas régulée rapidement, elle peut aller jusqu’à causer la mort des poules infestées.
Le traitement est long et difficile. Il peut passer par l’application de terre de diatomée sur les poules et le poulailler dans tous ses recoins ou bien de la poudre de silice avec du bicarbonate. On peut également utiliser des antiparasitaires de synthèse sur les poules.
La gale des pattes
Elle est causée par un acarien appelé Cnemidoptes mutans. Les mâles vivent uniquement sur les écailles tandis que les femelles vivent aussi sous ces écailles et creusent des galeries pour pondre leurs œufs. Comme le pou rouge ils se nourrissent du sang des poules. Ces parasites se multiplient principalement sur les zones sans plumes.
La gale des pattes se manifeste par un épaississement de la peau des pattes avec un aspect rugueux, un soulèvement des écailles, la présence de croûtes jaunâtres, l’apparition d’excroissances voire la perte d’un doigt ou d’une phalange si la maladie n’est pas prise en charge à temps. Elle ne provoque pas directement la mort de l’oiseau mais peut provoquer des infections secondaires qui peuvent, pour leur part, être dangereuses.
Le traitement passe par l’application d’huile de cade ou d’huile essentielle de cade diluée dans une autre huile, quotidiennement sur l’ensemble des pattes et ce pendant 15 jours. Le poulailler peut être récuré avec du savon et traité ensuite avec de la terre de diatomée. Ou encore en appliquant un traitement de synthèse.
La gale déplumante
Elle est due à un acarien appelé Cnemidoptes laevis. Il vit dans l’épiderme et à la surface de la peau. Il provoque la perte de plumes sur le dos, le cou, la face et le ventre est également responsable de démangeaisons.
Le traitement peut passer par l’application d’huile de cade localement, et/ou de produits de synthèse.
Les poux
Les poux retrouvés s’appellent Menapon gallinae et Menacanthus stramineus. Cette fois ci ce sont des insectes et non pas des acariens, à ne pas confondre avec le pou rouge ! Ils s’observent au niveau de la poitrine, la base des ailes, des cuisses et le pourtour de l’anus.
Ils provoquent des démangeaisons et de la fatigabilité.
Le traitement est similaire à celui des poux rouges.
Les tiques
La tique de la poule s’appelle Argas persicus. Elle attaque majoritairement la nuit.
Cela provoque des démangeaisons avec perte de plumes car la poule les arrache, des infections locales, une baisse de l’état général avec parfois un amaigrissement.
Les traitements sont similaires à ceux évoqués précédemment avec nécessité de traitement de l’animal et du poulailler.
Les parasites internes
La coccidiose
Il existe plusieurs espèces :
- Eimeria tenella qui se développe dans le caecum et qui est la plus fréquente. Elle atteint les jeunes de 3 à 7 semaines et provoque des saignements digestifs, une crête pâle, des plumes ébouriffées, un abattement voire le décès.
- E. necatix et E. brunetti qui sont moins fréquents mais plus pathogènes et qui se développent dans les intestins chez les animaux plus âgés. Les symptômes sont semblables aux précédents.
Le diagnostic se fait grâce à une coprologie. Le traitement passe par l’administration d’un anti-parasitaire interne par voie orale.
Les vers
Ascaris :
Ascaridia galli est un nématode qui vit dans l’intestin grêle de manière très fréquente chez la poule. Il se transmet via les mouches, les vers de terre. Il peut provoquer des diarrhées, un amaigrissement, voire une obstruction intestinale et le décès de l’animal.
Capillaires :
Ils vivent dans l’œsophage ou l’estomac et sont invisibles à l’œil nu. Ils provoquent des troubles digestifs, régurgitations, diarrhée, amaigrissement.
Tenia :
Il n’est pas pathogène chez la poule et est quasiment toujours présent. Il est transmis par le scarabée des poulaillers appelé ténébrion qui se nourrit de chairs et d’aliments moisis. Aucun traitement n’est nécessaire.
Hétérakis :
Il vit dans le caecum et est transmis par le vers de terre. Il n’est pas pathogène. Il peut être trouvé par coprologie. Aucun traitement n’est nécessaire.
La poule peut ainsi présenter des parasites externes et internes. Pour éviter tout infestation, il est recommandé d’appliquer de la terre de diatomée dans les nids et sur les surfaces du poulailler, à chaque changement de litière (deux fois par semaine).
Pour les parasites internes il est recommandé de vermifuger les poules tous les 3 mois.
Nous espérons que cet article vous aura plu et qu’il vous aura permis de vous informer sur les parasites rencontrés par les poules. Pour ne manquer aucun de nos prochains articles, suivez-nous sur Facebook ainsi que sur Instagram pour être informé de chaque parution.